Rainer Maria Rilke
Rainer Maria Rilke (1875-1926)
« Rainer Maria Rilke est pour notre époque, ce poète le plus éloigné dans l’éloignement, le plus élevé dans le sublime, le plus solitaire dans sa solitude, est le contre-poids de notre temps » Marina Tsvetaeva
Rainer Maria Rilke est, pour moi, l’un des plus grands poètes du XXe siècle. Il est, pour beaucoup essentiellement l’auteur des fameuses (et tellement belles) « lettres à un jeune poète « , publiées trois ans après sa mort et des centaines de fois traduites.
Sans doute, pour évoquer la vie de Rilke, suffirait-il d’écrire que n’ayant eu aucun attachement, patrie ou maison, il s’est posé ici et là, en Europe, comme un oiseau. C’était un poète au regard fascinant. Un poète raffiné jusque dans l’extrême. “Là où je crée, je suis vrai“.
Autrichien, né à Prague le 4 décembre 1875, apatride, tel qu’il se définissait, européen, peut-être avant l’heure, il a été aimé, aidé et protégé par quelques fidèles amis avec qui il entretenait une correspondance très suivie.
Rainer Maria Rilke s’est toujours penché avec une extrême sensibilité sur la nature et le monde animal. Grand lyrique , il a fasciné tous ceux qui l’ont connu. Il a chanté cette unité profonde de l’être humain et de l’univers.
Il a dit également la difficulté d’aimer : “la solitude est comme une pluie“.
L’œuvre de Rilke est immense. Sa poésie est grande et profonde et nous déroute dans le sens vrai du terme, car elle nous conduit hors de nous-même.
Quelques rencontres auront marqué sa vie, et donc ses poèmes :
La découverte de Paris, « la ville souffrance » en 1902, mais où il revint sans cesse, fasciné et effrayé, et l’asservissement à Rodin dont il fut le secrétaire à partir de l’âge de 30 ans.
La fusion à 22 ans avec son âme-sœur Lou Andreas Salomé qui sera la femme révélée et la formatrice véritable du poète. Grâce à elle, il sort de son doux somnambulisme et reçoit le choc de la Russie, du monde.
Sa poésie se densifie et s’élève, ses lettres envoyées à tant de correspondantes sont plus belles que ses jours.
La rencontre, par lettres seulement, avec Marina Tsvetaeva qui le poussera à se dépasser dans les mots contre la douleur, Marina qui se suicidera en Russie après avoir soigneusement caché un seul petit paquet, ses lettres à Rilke.
D’autres rencontres adviendront, Paul Valéry surtout, d’autres amours aussi. Mais le reste de sa vie ne sera qu’une longue méditation sur l’existence humaine, sur la mort qui doit mûrir en nous, que nous devons porter à maturité :
Il a également changé en profondeur la langue allemande, autant que Luther ou Goethe.
Textes choisis
Tu vois, je veux beaucoup
Tu n’es pas encor froid et il n’est pas trop tard
Et pourtant tout ce qui nous touche, toi et moi,